Le chemin est ardu, mais sans solidarité et coordination entre tous ceux qui vivent et travaillent ici, il sera impossible de renverser les déséquilibres qui persistent dans la société. Et de le faire… ensemble. Au sein de nos associations, qui doivent se prononcer chaque fois qu’elles le jugent nécessaire. Au sein de nos fédérations d’associations, qui doivent coordonner ce travail. Et au sein d’une organisation nationale qui doit organiser le débat sur les enjeux et les difficultés identifiés par ses membres.

Sans organisation collective forte, notamment parmi les étrangers, la voix de la majorité des résidents restera étouffée, et une véritable société civile inclusive ne pourra jamais émerger au Luxembourg. Sans les associations des étrangers il n’y a pas de vivre ensemble au Luxembourg.

Toutes les conditions sont réunies pour que le gouvernement ne s’éloigne pas trop de ce qui est son plan pour les étrangers depuis le temps du commissariat : l’assimilation. Nous sommes tous des égaux pourvu que tu sois luxembourgeois. D’un côté, la machine de l’État (comme il est naturel dans un État) et des organisations conventionnées, et de l’autre, des « hommes et femmes indépendants » – quand ils ne sont pas issus des partis politiques, bien sûr – sans autre soutien qu’eux-mêmes. Mais surtout, surtout en finir avec les ambitions des associations d’étrangers de pouvoir un jour être plus qu’un simple exécuteur des multiples plans d’action gouvernementaux.

Pour une inclusion réussie il faut donc veiller à inclure dans ce débat les lois sur la langue, les associations, le CNE, et les CCCI. Et il faudra repenser l’approche de l’État en ce qui concerne sa façon de communiquer (dans les deux sens) avec les étrangers : c’est aux étrangers aussi de choisir, librement, la façon dont ils veulent s’organiser pour participer à la vie de ce pays qui est aussi le leur.