Pour une inclusion réussie il faut donc veiller à inclure dans ce débat les lois sur la langue, les associations, le CNE, et les CCCI. Et il faudra repenser l’approche de l’État en ce qui concerne sa façon de communiquer (dans les deux sens) avec les étrangers : c’est aux étrangers aussi de choisir, librement, la façon dont ils veulent s’organiser pour participer à la vie de ce pays qui est aussi le leur.

Ne me dis pas que tu ne me comprends pas
quand les jours tournent au vinaigre
ne me dis pas que tu ne t’es jamais senti
une force pour se développer sur vos doigts
et la colère monte entre tes dents
Ne me dis pas que tu ne me comprends pas

In 2018, the GDP per capita of Luxembourg was almost EUR 100.000 per person. The CNE’s budget is EUR 20.000 for the year 2020: 0.0001 % of the total state budget for 2020. For the government, the voice of each foreign living in the country is worth but 7 cents of the euro.

Em 2018, o PIB per capita do Luxemburgo era de quase 100,000 EUR por pessoa. O orçamento do CNE é de 20,000 EUR para o ano de 2020: 0,0001 % do orçamento total do Estado para 2020. Para o governo, a voz de cada estrangeiro residente no país vale tão só 7 cêntimos do euro.

Or, il est de notoriété publique que le CNE connaît depuis ses débuts des difficultés à fonctionner de manière efficace. Des problèmes qui d’ailleurs, comme il m’a été rapporté, ne semblent pas avoir disparus après l’élection du nouveau Conseil en juillet 2017. Des interrogations quant à la composition du Conseil, un manque de participation, un manque de moyens de communication entre les membres, un règlement interne peu clair ou encore un manque d’encadrement professionnel, n’en sont apparemment que quelques exemples. En outre, il semblerait que des membres élus du CNE soient en possession de la nationalité luxembourgeoise, ce qui serait en contradiction avec l’article 19 de la loi de 2008.

La nature volontaire du CNE, constitué par des membres, en ce qui concerne sa partie élue, de la société civile (et non pas par des professionnels du secteur tel que pour le Conseil Économique et Social), rend son fonctionnement potentiellement défaillant. Un mandat de 5 ans où tous les membres, qui pour la grande majorité ne se connaissent pas entre eux, sont appelés, dès les premiers jours à participer, entre autres, à (i) l’élection d’un président et vice-président, (ii) la constitution de commissions et nomination de ces rapporteurs, (iii) la rédaction d’un règlement d’ordre intérieur, et tout cela sans un soutien technique, est destiné à échouer. Nous l’avons vu avec le mandat précédent et nous commençons à le voir dans le mandat en cours.

Mais le CNE n’est pas une ille. La même loi qu’a créé le CNE, dans son cadre actuelle, est celle qui donne naissance aux CCCIs. L’intégration des étrangers au niveau national ne peut pas se faire sans le niveau local. Pour accommoder les propositions d’inclure les CCCIs dans le CNE il va falloir réviser le cadre des premières.

Le CNE demeure le seul organe dédié à défendre les intérêts des étrangers au Luxembourg. N’ayant pas accès à la Chambre des Députés, les étrangers ne peuvent compter que sur le CNE pour faire valoir sa voix au niveau institutionnel. Cela dit, il faut noter que la Constitution luxembourgeoise nous établit que « [la] Chambre des Députés représente le pays », et, par conséquence, tous ses citoyens. Ce n’est donc pas du ressort du CNE de représenter les étrangers.