Comme on peut le voir dans la loi sur le régime des langues, le Luxembourg n’as pas de(s) langue(s) officiel(les). Il y a une langue nationale pour ceux ayant la nationalité luxembourgeoise. Il y a une langue legislative : le français. Il y a trois langues administratives et judiciaires, par l’ordre établi dans la loi : le français, l’allemand et le Luxembourgeois.
La loi du 13 décembre 1998, dite la loi communale, établie dans son article 14 que « la langue usuelle parlé au conseil communal est le Luxembourgeois ». Par la suite il est sauvegardé que « [l]es conseillers peuvent s’exprimer également dans l’une des autres langues » administratives et judiciaires. Néanmoins « Nul ne saurait toutefois demander une interprétation de la langue parlée ou une traduction des documents écrits présentés ».
Le 22 aout 2016 une pétition, no. 698, est présenté avec le propos de faire la Chambre discuter sur la ‘promotion’ de la langue Luxembourgeoise au statut de « première langue officielle et langue nationale de tous les résidents du Luxembourg ».
Le 5 février 2018 le ministre de l’éducation nationale, en déclaration conjointe avec secrétaire d’état remplaçant le ministre de la culture, déclare le dépôt du projet de loi 7231 comme une démarche résultant de la pétition 698.
Le 7 juin 2018 le ministre Claude Meisch présente les résultats d’une étude commandée au TNS Ilres à propos, entre autres, des langues parlées au Luxembourg. Parmi les conclusions présentées il y a à mettre en évidence deux : 75% des résidents parlent le luxembourgeois et 98% le français. Faute d’une fiche technique convenable, on sait seulement que, de l’échantillon de 1053 personnes de cet étude, 60% ont la nationalité Luxembourgeoise. Or, une correction des résultats avec cette distribution en tête va nous donner un total de 69% de résidents que parlent le Luxembourgeois. Néanmoins les résidents qui parlent le français seraint, avec la correction, 97% – ce qui s’avère être quand même trop élevé.
Le TNS annonce que les enquêtes qui ont emmené à ces conclusions on était faits par téléphone (37%) et en ligne (64%) sur le site MyPanel. Le site en question est disponible en français, allemand et Luxembourgeois, ce qui rajoute à la distorsion des résultats.
La langue luxembourgeoise est le tendon d’Achille pour l’obtention de la nationalité luxembourgeoise, due à un manque systémique de conditions pour son apprentissage. Cet apprentissage est promu, en grande partie, par des nombreuses asbl qui travaillent dans le domaine de l’intégration, par le biais de projets de formation soutenus par le ministère de l’éducation national, à la hauteur de 45€ de l’heure, comme recette maximale pour l’asbl, par heure de formation délivré. C’est une des conditions pour que le MEN s’engage à livrer, à la fin, un certificat à chacun des élèves. Une autre condition est d’avoir des classes avec un minimum de 15 participants. Avec les 45€ de recette horaire, les asbl doivent payer le formateur, aussi bien que financer leurs installations et autres frais de fonctionnement.
À la suite d’une lecture de la loi, et comme le confirment les avis émis au sujet, la seule chose que reste claire est la création d’un tas de postes de travail. Il n’y a pas des missions ni objectifs concrets autres que dans la création de services de correction et traduction de la langue.
La séquence pétition -> projet de loi -> étude TNS Ilres dénote un chemin, long énoncé, d’approfondissement d’un apartheid linguistique au Luxembourg. La volonté non-déclarée que soutien ce chemin est bien visible dans:
- la volonté, de plus en plus claire, de promouvoir le luxembourgeois à langue officielle, y compris pour la rédaction législative;
- des garanties, comme dans la loi communale, de la supériorité de la langue luxembourgeoise;
- les propres considérants du projet de loi écrits dans la langue de Rodange avec un petit résumé en français, ce qui est d’ailleurs pratique commun dans les communications communales.
Sauf dans son article 1er, la loi ne dénote aucune envie de son rédacteur à promouvoir l’intégration linguistique des non-luxembourgophones. L’étude du TNS Ilres, commandité par la même autorité qui a présenté le projet de loi, soutient le non-besoin de renforcer des mesures dans cette direction.
La situation démographique et économique au Luxembourg n’est pas une conséquence inouïe mais bien le résultat des politiques très précises et volontaires mis en œuvre par des successifs gouvernements. Ces choix politiques ont des conséquences et sont génératrices d’engagements qu’il faut observer par la suite.
Ce n’est pas possible d’ignorer la réalité chronologique des faits qui on produit cette loi. Ni tant peu ignorer l’importance donnée à une étude que, visiblement, ne représente pas la réalité, en raison de la façon dont il était mis en œuvre.
La loi pour la promotion de la langue luxembourgeoise, vide comme il se présente, peut avoir des conséquences bien néfastes pour la participation civique et politique des communautés étrangères.